Louis-François La Bessière, LE MAINE ET LOIRE – Géographie du département de Maine-et-Loire. 1 877.

 

Montigné-Lès-Rairies.
Alluvions sous la forêt de Chambiers ; crétacé et oolithe, arrosé par le Poyet. La paroisse Saint Pierre, releva depuis le XIIème siècle de l’évêché d’Angers et le domaine du comté de Durtal. Le château seigneurial joint l’église ; il est dans la maison des Morant de l’Epinay. La Sionnière appartient aux Bernard de la Frégeolière, dont un membre de distingua dans les guerres de la Vendée. La paroisse de la Rairie, de création récente, fut distraite de Montigné en 1865.

 

 

 

Montigné-Lès-Rairies.
Canton de Durtal (6kms) arrondissement de Baugé (12 kms) – à 38 kms d’Angers – Montigné 1317 – La ville de Montigné 1404 – Entre les Rairies (3kms) au nord et à l’ouest, Cheviré le Rouge ( 3kms) au sud, Fougeré ( 4kms ½) à l’est, Durtal à l’ouest.

 

La route départementale de Baugé à Nort traverse du sud eu nord, y reliant au-dessus du bourg le chemin d’intérêt commun de Fougeré à Lézigné, qui emprunte pendant 800 mêtres et s’en sépare en formant angle dans la direction  de l’ouest.

Y passe le ruisseau de Pouillé, et ses affluents de l’Ermitaie, de la Cohuère et du Tison, nés sur la commune.

En dépendent les villages des Frênes (16 maisons, 34 habitants), et du Cimetière (10 maisons, 29 habitants) et des hameaux de la Touche (4 maisons, 14 habitants), des Loires (4 maisons, 14 habitants), des Polins (4 maisons, 12 habitants), des Varennes (4 maisons, 11 habitants), de la Baillée (4 maisons, 12 habitants), des Tiers (4 maisons, 14 habitants), des Sablons (4 maisons, 9 habitants), de la Braudière (6 maisons, 23 habitants), de la Barbotière (3 maisons, 8 habitants), des Bas-Naistrès (8 maisons, 24 habitants), de la Gallière (3 maisons, 13 habitants),

de l’Aillerie (3 maisons, 8 habitants), les châteaux de la Fontaine et de Mené et 45 fermes ou écarts dont 11 groupes de 2 maisons.

Superficie : primitivement, 1 140 Hectares, dont plus de 300 hectares de landes, qui fournissaient par des ventes partielles à toutes les dépenses extraordinaires ; l’ordonnance du 8 février 1865, qui a constitué la commune des Rairies, a réduit le territoire communal à 880 hectares.

Population : 149 feux, 680 habitants, en 1720-1726, 260 feux,  1 211 habitants, en 1788-1790, 1 600 habitants en 1831, 1 860 habitants en 1841, 1894 habitants en 1851, 1 882 habitants en 1861, 627 habitants en 1866, par suite de la distraction des Rairies, 607 habitants en 1872, dont 125 au bourg ( 46 maisons, 50 ménages), formant à la descente du coteau un alignement de vieux logis à hauts pignons et croisées de pierre, habités par quelques propriétaires et des cultivateurs, et tout entier épargné par la route nouvelle, qui s’écarte de quelques mètres pour frayer une voie aux constructions neuves ; au-delà, se dresse un calvaire XVIIIème, avec laide statue de Vierge ; et la route monte en découvrant vers N,N-E et S-E un horizon splendide.

Toute la partie industrielle de la commune s’en est détachée avec l’ancien bourg des Rairies.
Perception et bureau de Poste à Durtal.

Mairie installée en 1835 dans la maison de la Braudière et reportée au bourg en 1844, dans le logis délabré de l’ancienne cure, que sépare de l’église à peine un étroit couloir.

L’Eglise, dédiée à saint Pierre, avait été saccagée par la foudre en septembre 1741. Elle vient d’être l’objet d’une restauration complète. Elle comprend une nef de deux travées, divisée en deux bas-côtés par deux arc plein ceintre portés sur une grosse colonne ronde, avec fenêtres latérales larges et basses, à meneau quadri lobés ; aux autels du fond, statue informe de Saint Sébastien XVIII°, et une gracieuse Vierge.

Le clocher porte sur une large travée pleine et nue, continuée par un cœur de construction récente, qui s’élargie de droite et de gauche de deux chapelles, dont une à droite encore tout à fait seigneuriales, avec son mobilier de maître, possède un beau Saint Laurent, signé Mercier pinxit ; à gauche, une médiocre saint famille XVII°, et vis à vis un bien heureux diacre, de style tout moderne et sans goût ; au vitrail de l’abside, le Christ ; à la fenêtre centrale de la façade, découpée d’un double meneau avec enroulements variés, l’écusson parti des Morant : d’azur à trois cygnes d’argent, becqués et membrés de gueule posés deux et un ; dans la nef, une résurrection  XVIII° siècle. Un bénitier en marbre noir, donné par messire Charles Gallois l’abbé de Champagnelle et dame Renée du Bois son épouse, XVIII° siècle avec armoiries. Et l’épitaphe avec armoiries de Jean de Tessé décédé le 18 décembre 1554. Un cadran solaire en ardoise porte écrit 1637.jésus maria Urbain Chaudet ; un autre existe à la cure avec inscription latine qui en attribue la dépense au curé Leduc en 1751.

Le cimetière conserve plusieurs tombe du XVII° siècle, avec les épitaphes notamment de Jean Bougne 1622, de Jacques Lailler 1622 et de Jean Laillé 1630.

Nul vestige antique n’est signalé sur le territoire, quoiqu’il fut bien certainement traversé par deux voies de Durtal à Baugé et de Cré à Marcé.

Aucun renseignement non plus ne fournit quelqu’un indice sur la fondation de l’église, tout au moins pourtant du XIIème siècle et dont la présentation appartenait à l’Evêque.

Curés : Jean Audin, qui résigne en 1468. Jacques Bienassis précédemment curé de Livré 15 octobre 1468. Allain Poullain 1598, jusqu’en avril 1630, mort le 23 avril 1634 à Cheviré. Daniel Goulet 1632, mai 1655. Louis Gaupuceau 1658, mort le 29 janvier 1694. Il avait pour vicaire son frère, ancien curé de Ponvalain puis de Cromière.

Daniel Dubois, mars 1694 jusqu’en novembre 1717, mort le 23 octobre 1719, âgé de 79 ans. Martin Bodreau, avril 1718, mort le 25 octobre 1743, âgé de 72 ans. Maurice Leduc 1743, mort le 16 septembre 1771, âgé de 74 ans. Le 26 avril 1759, avait été posée la première pierre du grand autel par Pierre-Théophile de Morant de l’Espinay et Dame Michèle-Renée Quéru de la Proustière. Leau 1772 qui passe à l’archi-prêtrée de Saumur en avril 1774. René Giller, mai 1774 jusqu’en décembre 1792, qui abdique toute fonctions ecclésiastiques le 2 germinal de l’an II.

 

La terre faisait partie du comté de Durtal. La paroisse dépendait de l’archiprêtre du Lude, de l’élection et du district de Baugé. La commune comprise primitivement dans le canto de Baugé, a été réunie à celui de Durtal, par décret du 6 mai 1836.

Les maires : Lethielleux 1792 1793. René Chaudet, ancien agent municipal, an VIII. Jos-Auguste de Morant le 10 février 1813. Urbain Poulain le 7 avril 1815. De Morant 12 juillet 1815, démissionnaire le 18 août 1830. Victor Poulain, le 30 août 1830. Louis Beaussier, 1832. Lemercier 1840, mort en 1845. Toussaint Fillon le 10 décembre 1846, démissionnaire le 26 juillet 1848. Auguste Camus, le 13 août 1848 révoqué le 28 juillet 1851. Louis Perdreau le 3 mai 1852, démissionnaire le 12 décembre. M Seguin le 20 décembre 1852. Théophile de Schramm 4 janvier 1854. Esnault 1870 en fonctions 1876.

 

Les localités, voire à leur article. Mené, La Fontaine, l’Ermitaie, la Sionnière, le Plessis-Rougebec, la Pièce-Tison, Bournay, l’Epinay, La Gallière, etc.

 

Mené.

Ancien fief et seigneurie relevant de Baugé, par la Mulottière, avec petit manoir à tourelles et douves du XVI°siècle. Conservé jusqu’à ces dernières années et détruit vers 1850, pour faire place à une construction sans caractère, que précède jusqu’à la route une longue avenue de peupliers. La chapelle, bénite le 10 juillet 1757, est conservée dans le jardin et sert de dépôt. Les fossés forment encore enceinte. La terre appartenait au XV, XVI° siècle à la noble famille de Tessé. En est sieur Louis de Crouillon 1540, Claude Jarry, écuyer, Marie d’Adrienne d’Orvaux 1598, 1625 ? dont la fille Claude épousa le 6 octobre 1631, Jacques du Hardas ; aujourd’hui M. Courtigné.

 

La Fontaine.

Château, dans le bourg et derrière l’église de Montigné-Lès-Rairies, appartenant au moins depuis le XVII° siècle à la famille Morant de l’Espinay, sur qui il fut vendu nationalement le 17 messidor an IV, et qui le possède encore.

L’édifice actuel est un hôtel du XVIII° siècle, vaste rectangle sans ornementation décorative qu’un étroit fronton où figure un écusson mutilé.

Il y a été ajouté à une époque récente, deux petits pavillons d’un style bizarre.

 

L’Ermitaie.

Ferme de Montigné les Rairies. Le gué de l’hermitaire 1724. C’est la terre dont Jean de Craon fit présent à l’abbaye de Chaloché, « heremus que sita est juxta nemus de Chambers, cum nemusculo quod eamdem heremum ex omni parte concludit » 1 200.

« hermitagium sancti Nicolaï de chambier » 1206.

Sur la demande du donateur, l’Abbé y établit un prêtre à demeure et y fit construire une petite chapelle dédiée à Saint Nicolas.

Elle était délaissée dès le XVI° siècle et ruinée sans doute. Et la terre fût vendue par les moines une première fois en 1563 à François de Scépeaux, rachetée en 1565, de nouveau vendue en 1629 à Guillaume Marsollier, de nouveau rachetée en mai 1656, vendue enfin nationalement le 4 janvier 1791.

Un petit ruisseau en prend le nom, qui se jette dans le ruisseau de Pouillé, après 750 mètres de cours.

 

La Sionnière.

La métairie de la Fontaine et la closerie de Bourné

En 1558, la métairie de la Fontaine et la closerie de Bourné appartiennent à la seigneurie des Aulnières. Le propriétaire est Charles Dupont. En 1668, un descendant de ce dernier, Antoine Dupond, vend la terre des Aulnières ainsi que la métairie de la Fontaine et la closerie de Bourné à Nicolas Morant de l’Espinay. Ces biens seront ensuite transmis à Auguste de Morant et Jean Daniel de Morant, tout deux chevaliers, en 1765. Après la révolution, ces propriétés retourneront à Henri de Morant puis à sa fille, Clémence de Morant (Mme la Marquise de Ferrière) en 1900.


La croix de la Gallière

Cette croix se trouve sur la route de Montigné à Durtal. Elle est construite en pierre des Rairies. Elle porterait une inscription peu lisible : « …Maréchal ont fait placer cette croix, 1730. »


Les prêtres avant la révolution

Le liste des curés connus commence par Jean Oudin (1468) et se termine en mai 1774 par René Gillier.

Ecoute, s’il pleut

On lit dans le Dictionnaire de Célestin Port, qu’un certain quartier de terres situées sur la commune de Montigné a porté le nom étrange de « écoute, s’il pleut ». Dans les archives de Chaloché, il en est fait mention à deux dates différentes : en 1206, on lit cette mention en vieux francais : Noa d’escote-si-pluit et en 1244 cette autre tout aussi originale et énigmatique : Noa de escoute-si-il ploet versus forestam de Chambiers. Noa signifie sans doute étang qui ne devait exister que s’il pleuvait. L’eau en cet endroit devait être rare.


La braudière

Mené

La fontaine (eau à fleur de terre)